Le métavers : la métarévolution

Le concept est peut-être encore un peu flou pour la plupart… Et pourtant, les plus grosses entreprises investissent à coups de milliards dans le métavers. Elles considèrent qu’il prendra une place centrale dans notre façon de vivre. C’est d’ailleurs devenu moins conceptuel depuis que Facebook est devenu Meta, n’est-ce pas ? Alors, concrètement, qu’est-ce que c’est ? Pourquoi certains pensent que cela pourrait révolutionner notre manière de commercer, de travailler, de vivre, très vite ?

C’est quoi ?

Littéralement, ce mot signifie « au-delà de l’Univers ». Rien que ça ! L’imagination y a en effet le premier rôle. On parle même de métavers au pluriel ; des mondes virtuels en 3D disponibles à partir de n’importe où dans le monde.

Côté « histoire », le premier métavers est un jeu en 3D créé en 2003, Second Life – au nom déjà évocateur – dans lequel les utilisateurs peuvent acheter des biens immobiliers virtuels, créer un avatar, utiliser une monnaie propre au jeu (échangée contre de l’argent réel, bien entendu…), acheter des vêtements et toutes sortes d’objets… Mais les métavers ne sont pas « que » des jeux (loin d’être ordinaires). Ce sont de véritables espaces virtuels, infinis. Contrairement à un jeu classique, tu n’as pas de bouton « pause » pour reprendre ta partie plus tard. Quand tu t’absentes, le métavers continue à tourner (sans toi). Bienvenue dans l’ère des mondes parallèles.

Le commerce version plus plus

Pour l’heure, on associe surtout le métavers au domaine du gaming. Et pourtant, les métavers ont vocation à s’étendre bien au-delà, créant ainsi de nouvelles opportunités économiques, en repoussant de nouvelles limites. Les spécialistes le considèrent comme un nouveau, réel, et vaste champ d’investissement pour les entreprises. Tu verras un peu plus loin dans l’article…

Deux projets sont devenus notoires : Decentraland et The Sandbox. Par exemple, le premier a été fondé par l’entreprise Ethereum. Ici, les utilisateurs peuvent créer des biens immobiliers en tout genre et faire payer l’entrée de leurs bâtiments et de leurs parcs, assister à des événements artistiques… Une nouvelle façon de commercer, encore plus immersive ? Évidemment. Une étude d’Obsess menée en décembre 2021 révèle d’ailleurs que 70 % des utilisateurs ayant visité une boutique sur le métavers ont acheté un article.

Imagine-toi avoir plusieurs monnaies sur tes comptes, pour autant de métavers différents. Rassure-toi, elles sont/seront échangeables avec des monnaies traditionnelles (dollar, euro…) et autres cryptos et NFT, off course.

Côté applications ? Il existe de multiples projets en développement : faire du sport, apprendre à opérer, à piloter, visiter les grottes de Lascaux, passer des commandes de nourriture, aller essayer des vêtements avant de passer à l’achat, télétravailler… Le métavers n’en est qu’à ses balbutiements.

Et toi, quand est-ce que tu auras ton siège social sur le métavers ? Eh ouais… On imagine aisément son entreprise ou son commerce, présent dans un ou plusieurs métavers créés pour l’occasion, en payant son « loyer métavers », bien entendu, et y faire sa pub…

Le télétravail ? C’est déjà has been.

Côté relations de travail ? Réunion entre collègues, rencontres avec des partenaires, organisation de conférences et de formations, recrutement des nouveaux employés, séminaires d’entreprise sur le métavers… Avec le télétravail, tu pensais être déjà au summum de la digitalisation et de la virtualisation de ta boîte ? Ce n’était qu’une introduction. Le fonctionnement interne des entreprises pourrait être totalement bouleversé par cette nouvelle technologie.

D’après Bill Gates, nos réunions de travail se dérouleront majoritairement sur le métavers d’ici 2025 (c’est demain…). Microsoft s’y lance avec des déclinaisons de Microsoft Teams et Mesh pour rendre le travail à distance plus simple et améliorer les collaborations entre entreprises.

Les promoteurs du métavers ambitionnent l’instauration d’un lien social plus fort, tout en restant en télétravail, le moindre besoin de déplacement, la possibilité de vivre plus loin de son lieu de travail, voire n’importe où si l’entreprise est entièrement dématérialisée.

Beaucoup de zéros derrière

En France, un sondage mené par Ipsos en 2021 révèle que 31 % des Français ressentent de l’inquiétude face au concept de métavers. Cela n’empêche pas les méga-entreprises de s’y ruer. En 2021, Epic Games (créatrice du phénomène Fortnite) a levé 1 milliard de dollars pour la création de son métavers. En 2022, ce marché a déjà effectué un bond monumental. Les investissements ont plus que doublé par rapport à 2021. Le marché est évalué à 120 milliards de dollars d’après McKinsey.

D’après les estimations de Mordor Intelligence, ce marché pourrait peser 280 milliards de dollars en 2025… Bloomberg voit même plus grand et estime un poids de 800 milliards de dollars dès 2024 et 2 000 milliards en 2030.

Les déclarations du créateur de Facebook (Mark Zuckerberg) pèsent beaucoup dans la promotion des métavers. Convaincu par ce nouvel univers, il investit massivement dans son nouveau projet. Et pour cause, il considère que les métavers sont le futur des relations sociales et des entreprises.

Nike, Adidas, Apple, L’Oréal et même Carrefour ont déjà investi dans les métavers. Les géants du e-commerce, des réseaux sociaux, des jeux vidéo, des créateurs d’outils de travail, du luxe, du prêt-à-porter, sans oublier les GAFAM (les Big Five) y développent des projets. L’anticipation et la primauté du « J’y étais d’abord ! » sont de mise pour les entreprises mondialisées qui y voient un eldorado (sans limites… Peut-être parlerons-nous plus tard d’« elmetarado »…).

Les projets de développement ne sont pas réservés aux seules entreprises. Par exemple, la capitale sud-coréenne, Séoul, développe un métavers qui pourrait permettre à n’importe qui de venir visiter la ville, virtuellement, et d’assister à des événements comme le célèbre festival des lanternes. Si ces visites sont payantes, cela pourrait être un investissement intéressant pour la ville. Les touristes viendraient du monde entier et visiteraient sans laisser « de traces » liées au tourisme de masse. Une nouvelle forme d’« éco-tourisme » ?

Les spécialistes du secteur comparent cette technologie à l’arrivée des smartphones et des réseaux sociaux en leur temps. Outre les possibilités de commercialisation et de capitalisation, les métavers pourraient être un nouveau canal de publicité, d’échange et d’interactions avec les consommateurs.

En 2022, d’après une étude de We Are Social DataReportal et de Hootsuite, plus de la moitié de la population mondiale utilise un réseau social au moins une fois dans la journée. En moyenne, les utilisateurs passent quotidiennement 2 heures et 27 minutes sur leurs médias sociaux. Imagine ce que le métavers pourrait représenter… Et tous les secteurs ont vocation à être concernés.

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