L’engagement citoyen du chef d’entreprise, une démarche porteuse de sens

ANDRÉ CROUZILLES

Dirigeant

SAS. André Crouzilles

L’obligation de veille constante dans un contexte d’évolution rapide des savoirs et des technologies, l’insécurité à laquelle est confronté chaque jour chaque chef d’entreprise dans un environnement juridique complexe lui imposent de rompre l’isolement où il se retrouve trop souvent, surtout dans les petites structures.

Juriste de formation, je décidais d’intégrer il y a trente-trois ans l’entreprise familiale créée par mon grand-père parce que, fils unique, je ne souhaitais pas voir le fruit du travail de deux générations cédé un jour à un groupe. J’ai vite compris l’isolement qui existait pour le dirigeant d’entreprise, particulièrement à cette époque où Internet ne permettait pas un accès direct à l’information. Déformé par le droit, je voyais le risque juridique partout avec une législation qui amorçait déjà avec force un amoncellement d’obligations à la charge des entreprises. S’entourer de conseils (souvent coûteux) ne m’apparaissait pas la solution miracle proportionnée à la menace et je décidais donc de céder à la proposition qui m’était faite, à 26 ans, de siéger au conseil des prud’hommes de Cognac. Cela a été la chance de ma vie.

« Quel que soit notre bagage de connaissances, nous n’en aurons jamais assez pour faire face à nos obligations de chef d’entreprise. »

Je me suis vu confronté à des chefs d’entreprise et à des salariés venant de tous horizons, j’ai appris à gérer une juridiction avec des contraintes différentes de celles d’une entreprise, j’ai acquis des méthodes de veille qui m’auront évité bien des erreurs et des défaillances dans mon entreprise. Quel que soit notre bagage de connaissances, nous n’en aurons jamais assez pour faire face à nos obligations de chef d’entreprise et à la menace juridique qui pèse sur nous, et il est dommage que la plupart d’entre nous en prennent conscience le jour où un drame survient.

L’aisance en public n’était pas ma plus grande qualité naturelle, je n’ai donc pas hésité quelques années plus tard à me lancer dans une association de spectacles où j’ai appris le lâcher-prise et une autre forme de structuration des idées. Et puis, il y a eu ma rencontre avec le monde des réseaux, que ma gestion de l’entreprise et mes activités prud’homales m’avaient peu laissé le temps de côtoyer, et ma découverte des DCF* dont j’avais entendu parler depuis trente ans sans m’y intéresser plus avant. Les réseaux sont aujourd’hui indispensables aux entrepreneurs pour s’entourer de compétences, de chemins de conseils, d’échanges sur leurs problématiques pour rompre leur isolement.

Si je devais faire passer un message à la lueur de mon expérience, ce serait que la véritable école de la vie et surtout de l’entreprise se trouve dans l’engagement citoyen et que le contraire serait un non-sens. L’engagement citoyen du chef d’entreprise s’analyse comme du donnant-donnant, la garantie de recevoir à la mesure de ce que l’on donne en dehors de toute valeur financière et marchande, c’est une ouverture sur la vie de nos territoires qui n’a aucune équivalence.

 

Je ne prétends pas qu’il y ait un don de soi purement gratuit dans cela. Mais la simple prise de conscience que la vraie richesse de l’entreprise tient en ses hommes et en celle de son dirigeant, et que ce dernier doit aller puiser en dehors de son entreprise et de ses premiers cercles pour trouver des ressources utiles à son développement.

 

*DCF : Dirigeants Commerciaux de France

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