Qui seront vos prochains collaborateurs ou associés ? Les Z…

Il a 18 ans, probablement toutes ses dents, et attend déjà à la porte de votre entreprise son Smartphone à la main. Lui, c’est votre nouveau collaborateur ou associé, le jeune de la génération Z, né dans les années 1990. Vous avez peur ? Ne vous inquiétez pas, on va faire connaissance…

Portrait-robot du Z

« Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. » Ce ne sont pas les propos d’un patron de PME, c’est une citation de Socrate. Comme quoi, la réputation du jeune, insolent et je-m’en-foutiste, ne date pas d’hier. À se demander si ces affreux défauts ne sont pas l’apanage de la jeunesse ? Ce qui diffère sans doute, c’est la manière dont ceux-ci se manifestent, notamment par un rapport à la technologie quasi naturel pour les Z et difficile à appréhender par les plus anciens.

Le Z, s’il fallait qu’il se définisse lui-même, ne veut plus d’une seule identité. Il se considère comme « slasher », c’est-à-dire qu’il combine et assume divers attributs et statuts. Citoyen français (un sentiment partagé par 39 %(i) des jeunes Français) et citoyen du monde (à 34 %(i)), geek, hipster, nerd, etc.

Loin des stéréotypes qu’on lui attribue, il définit ses atouts ainsi : audace, ouverture d’esprit, envie, capacité d’adaptation, ambition et technologie. Côté défauts, les Z confessent être zappeurs, têtus, égoïstes, impatients, trop connectés, impulsifs et grandes gueules.
Ces listes de caractéristiques illustrent notamment un rapport au temps singulier à prendre en compte. Le Z est certes capable de s’adapter, mais s’ennuie rapidement.

Première génération à avoir grandi avec Internet, son rapport à l’informatique et à l’image est unique. À moins d’avoir un statut particulier, les générations précédentes n’ont jamais eu à gérer une image publique. D’où l’importance qu’ils accordent à leur image et à leur popularité. 72 %(i) déclarent vouloir être fiers d’eux-mêmes. Narcissique, le Z ? Pas plus qu’un autre ! Au contraire, la bande, le réseau occupe une place essentielle dans sa vie.
Ce qui pourrait paraître pour de l’égocentrisme est en fait une volonté ferme de s’affranchir du regard et du jugement des autres pour exprimer sa personnalité sans complexe.

Le Z et les études

Les Z sont acteurs de leur réseau qui est comme un véritable écosystème en constante évolution. Pas étonnant donc qu’à la question « Quelle est la clé de la réussite ? » 40 à 47 %(i) répondent : le réseau. L’expérience professionnelle et la formation, citées respectivement par 26 et 24 %(i) d’entre eux ont perdu leur valeur d’antan.
De fait, à la question, « quelles seront les sources d’apprentissage dans dix ans ? », ils ne sont que 7,5 %(i) à répondre : les études. Le modèle classique prof-élève a d’après eux fait son temps, et le Z connaît et plébiscite d’autres façons d’apprendre (moocs, tutos vidéo, stages,etc.). C’est sans doute triste pour l’enseignement académique classique, mais cela montre une évolution de la posture d’apprenant d’un mode passif à un mode actif, voire proactif, qui aura toute son importance dans le monde professionnel.

Les Z et le travail

L’entreprise, quand ils n’en ont pas encore l’expérience, a mauvaise presse : « dure », « injuste », « inhumaine » sont des termes qui reviennent dans leur discours. Si 36 %(i) se disent stressés par l’entreprise, 23 %(i) déclarent néanmoins être attirés. Une fois le pas franchi, l’entreprise perd heureusement de son caractère inquiétant.

Leur entreprise idéale est :

  • fun : pour 84 %(i) d’entre eux, les jeunes veulent travailler par passion. Le plaisir au travail et la convivialité sont des critères essentiels ;
  • éthique : c’est un critère nouveau, mais qui a autant d’importance que les autres (particulièrement chez les filles) ;
  • internationale : la possibilité de voyager fait partie des attraits. Ils se voient d’ailleurs travailler à l’étranger pour 69 %(i) d’entre eux.

Quant au manager, il doit, pour être un bon « patron » :

  • faire confiance à ses équipes (principale qualité d’un bon patron pour 67 %(i)) ;
  • être capable d’écouter (62 %(i)).

On le voit, ni le diplôme ni l’autorité n’est plus le leader.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Z préfère travailler au sein d’une petite équipe dans des bureaux, même si le travail à distance apparaît en deuxième choix(ii).

Certes, ils ont bien conscience des difficultés à trouver et garder un emploi aujourd’hui. 77 %(ii) d’entre eux s’attendent à travailler plus dur que leurs aînés. Mais ils ne sont pas prêts à sacrifier leur bonheur pour autant. Pour la majorité d’entre eux (40,3 %(i)), dans dix ans, leur vie sera parfaitement équilibrée entre travail et vie personnelle. Et aux mauvaises langues qui s’imaginent que les jeunes n’aspirent qu’à toucher les royalties des bêtises qu’ils postent sur les réseaux sociaux, sachez que seul 1,8 %(i) des jeunes interrogés se voit dans dix ans « en mode Norman : buzzer et devenir une star ».

L’entreprise de demain

47 %(i) des jeunes aimeraient entreprendre à leur tour. Pour être leur propre patron, certes, mais aussi pour créer l’entreprise dont ils rêvent :

  • plus confiante envers ses employés ;
  • plus agile, prête à réagir vite et à se remettre en cause ;
  • moins hiérarchisée avec un management horizontal ;
  • plus tournée vers l’humain et moins vers le profit ;
  • plus égalitaire ;
  • plus flexible pour s’adapter aux besoins de chacun ;
  • plus porteuse de sens ;
  • plus ouverte en particulier envers les jeunes.

Les jeunes qui vont entrer sur le marché du travail concilient les contradictions de leur époque. Ils sont les enfants de la crise et ceux d’Internet. S’ils ont peur de leur avenir professionnel, ils sont ambitieux et pleins d’envie d’innover. Ils ont intégré que leur carrière ne serait pas un long fleuve tranquille, mais ils n’ont aucune envie de vivre la vie de leurs grands-parents où le travail était vu comme un sacerdoce, voire un sacrifice. Pour les jeunes d’aujourd’hui, l’entreprise est une aventure qui doit être exaltante, peu importe la durée de sa participation, et contribuer à l’épanouissement de tous dans le respect des différences et d’une certaine éthique. Des préoccupations qui finalement ne sont pas si éloignées de celles de leurs aînés.

(i) BNP Paribas et The Boson Project, « La grande invaZion », réalisée à partir d’un questionnaire diffusé sur les réseaux sociaux auquel ont répondu 3 213 jeunes entre 15 et 20 ans.

(ii) Robert Half, Get Ready for Generation Z.

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