Jusqu’où irait-on pour réussir ?… Même au pire

« L’homme est un loup pour l’homme. » « Les civilisations, dit Sigmund Freud, servent justement à protéger les citoyens de leur propre agressivité. »1 L’entreprise aussi est régie par des règles qui devraient accompagner l’individu dans l’accomplissement de lui-même. Mais c’est un vœu pieux, car certains sont prêts à tout pour réussir. 2

 

 

Fifty-fifty ?

À la question « êtes-vous prêt à tout pour réussir votre vie professionnelle ? », on obtient fifty-fifty avec 53 % de « oui » et 46 % de « non ». 3 Toutefois, si on creuse, on voit que chez les hommes, comme chez les salariés du privé, le pourcentage de « oui » monte à 59 % ! Et c’est dans la population des nouveaux arrivants sur le marché du travail, les 18-24 ans, que ce pourcentage augmente de manière effrayante jusqu’à 75 points. Pugnaces, les jeunes !

Les méthodes pour y arriver

En outre, parmi les méthodes proposées, « coucher pour réussir » arrive bon dernier avec 9 %, mais monte à 13 % pour les hommes pris seuls et à 18 % pour les jeunes. Toutefois, on pourra penser que c’est plus une histoire d’hormones que d’ambition. Les deux méthodes les plus admises, toutes catégories de sondés confondues, relèvent de la fanfaronnade ou de la vantardise (« communiquer en permanence sur vos réalisations » et « apparaître comme le bon élève en permanence »).

Les collègues

Lorsqu’on se tourne vers les autres, enfin, là, ça balance : plus des trois quarts des personnes interrogées (et même les cinq sixièmes si l’on n’écoute que les jeunes) se plaignent que certains de leurs collègues, eux, sont prêts à tout pour réussir. Les vilains !

Et, pourtant, ils sont encore une grosse majorité à accorder leur confiance à leurs collaborateurs… sauf les vieux loups de mer que sont les plus de 50 ans. Eux, ils sont la moitié à se méfier. C’est l’expérience qui parle ?

Les bons profils

Quand on les interroge, les salariés maugréent que la sincérité ne paie plus, c’est la flatterie et l’égoïsme qui servent le mieux l’ambition. La compétence au travail n’arrive qu’en troisième ou quatrième position – sauf chez les 18-24 ans qui pensent qu’elle est la clé du succès. Des illusions qui disparaîtront avec l’âge, ou bien une promesse d’un futur plus juste ? C’est quoi le titre du sondage, déjà ? 2

 

Toutefois, un revirement arrive à la dernière question : « Quelle attitude récompense le mieux l’individu au travail ? » La grande gagnante sera « rester intègre », ce qui est inattendu. Suivie, mais loin derrière, par « ne faire confiance à personne » tout en restant « mystérieux » – deux attitudes qui vont de pair (en tout cas selon Freud4, et aussi selon Hercule Poirot). Tout ça n’est pas très rationnel, certes. Mais c’était à prévoir, car ne dit-on pas que le meilleur ennemi de l’homme, c’est lui-même ?

1. Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation, 1930.

2. « Les Français et le cynisme en entreprise », sondage OpinionWay pour les éditions Tissot, avril 2016.

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