Le trac en public ? Voici les astuces de pro

Présenter The projet de l’année à l’occasion d’une réunion spéciale, convaincre un CoDir, partager son métier auprès d’un public d’étudiants, prendre le micro à l’occasion du mariage de son meilleur ami… Un jour ou l’autre… vient le temps de ta prise de parole en public. La sueur sur le front, la sensation indélicate de la gorge sèche, les tremblements. Glossophobie, tu connais (oui, c’est le joli nom pour désigner la peur de prendre la parole en public) ? Sache que ça « frappe » 75 % de la population¹. Tout va bien. L’Entrepreneur charentais est là ! On va te donner les techniques et astuces que les grands orateurs appliquent pour convaincre et captiver leur assistance.

 

L’audience d’abord !

 

Le public auquel tu t’adresses est réuni pour une bonne raison. Identifie-le. Est-il composé de tes salariés, de tes collègues, de tes clients… ? Identifie également avec précision leurs attentes, leurs habitudes et, surtout, la raison de leur présence. Ces informations te permettent de savoir comment orienter ton intervention et l’angle d’attaque de ton discours (plutôt drôle ou sérieux, plutôt factuel ou romancé).

Astuce : si le temps imparti est court, sois synthétique et précis. Les gens adorent quand ça va droit au but. Dans tous les cas, reste dans le cadre pour garder embarqué tout ce petit monde. Au fait, sache utiliser les silences, mets le tempo de ton côté et souris.

 

Prépare-toi !

 

Après avoir cerné ton auditoire, écris ton texte avec soin. Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais ton cerveau va adorer (et se sentir en sécurité, et, crois-nous, tu as envie que ton cerveau se sente en sécurité le jour J :D).

Un bon discours commence par une introduction qui contextualise clairement le sujet. Et surtout qui capte l’auditoire dès le début. Qui es-tu, de quoi vas-tu parler ? Sois percutant ! Les premières secondes vont donner le tempo et accrocher le public. Un peu d’inspiration ? « Je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. »² Bim ! Des mots bien sentis, signés Victor Hugo, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale en 1849.

À l’oral, la forme est aussi importante que le fond. Bien organiser tes idées permet au public de suivre la progression de ton raisonnement. Liste tes arguments principaux, concentre-toi sur l’essentiel et mets en valeur les liens qui les unissent. Enfin, alterne les arguments et les exemples pour varier les plaisirs. Au fait, sache utiliser les silences, mets le tempo de ton côté et souris.

 

Un peu de psychologie…

 

Impliquer psychologiquement ton auditoire dans ta prise de parole est un excellent moyen de le maintenir éveillé. S’il se sent pris en compte, il adhère plus facilement à tes idées. Comment faire ? Parle-lui directement : « Voulez-vous des faits ? » poursuivait Hugo devant ses pairs pour les persuader. Tu peux même faire participer le public avec des questions. Et parallèlement, implique-toi dans ton discours avec le « je ». Le storytelling va permettre à l’assistance de se mettre à ta place et de se projeter dans le sujet. Le « vous » restant quand même ce qui les intéressera certainement le plus… Et toi, tu préfères qu’on parle de toi ? Ou que ton interlocuteur parle toujours de lui ? Allez, en vrai…

 

Le langage du corps

 

Un discours se compose de 50 % de langage oral et de 50 % de langage corporel. Pour convaincre ton public, soigne les deux.

Tout commence par le regard. Alors évite de regarder le plafond (on te voit !). Au contraire, regarde les gens dans les yeux. Parle-leur personnellement.

Assis ou debout, mets-toi face à ton auditoire, droit, les épaules détachées du cou. Une posture agréable, un sourire avenant. Séduis ceux qui t’écoutent. Parle posément, en variant les intonations et en faisant des pauses entre les séquences importantes. Si tu es debout, maîtrise l’espace en te déplaçant et en appuyant certaines parties de ton discours avec des gestes naturels des bras. Au fait, sache utiliser les silences, mets le tempo de ton côté et souris.

 

En piste !

 

Maîtriser ton stress est fondamental pour cette épreuve. C’est le truc un peu facile à dire… Oui, on sait. En fait, il est absolument normal (voire sain) de ressentir ce fameux trac, et la bonne nouvelle, c’est qu’il s’évanouit assez vite dans les premières minutes. C’est pourquoi on te recommande, ami entrepreneur, de bien préparer ton intro pour être en place et solide sur ces premiers pas (et les suivants). L’idéal : connaître ton texte – au mieux, sans le lire – est un véritable atout.

Un truc de pro qui fonctionne bien : filme-toi, ça t’entraîne ! Tu verras l’effet que tu produis et tu sauras repérer les mouvements parasites, onomatopées (le fameux « euuuh » étant l’éternel numéro 1) et éventuelles répétitions (essaie de compter le nombre de « du coup » que tu entends au quotidien).

À toi de jouer. Au fait… ;)

¹ Source : www.sabinevandebroek.com « Prise de parole en public : statistiques 2023 »

² Source : www.assemblee-nationale.fr, discours parlementaire de Victor Hugo « Détruire la misère » (9 juillet 1849)

Pour aller plus loin : www.visme.co « Parler en public : 20 conseils pour captiver votre audience »

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