JAPON ? USA ? LES DIFFÉRENCES CULTURELLES DANS LE BUSINESS

Le Japon et les États-Unis sont parmi les pays les plus avancés au monde sur le plan technologique, tout le monde est OK avec ça. Pour autant, ces deux géants présentent de grooooosses différences culturelles entre eux, y compris avec la France. Lis bien ce qui suit, c’est surprenant.

Zuckerberg en jean ?

Au pays des hippies, le monde pro s’est décomplexé lui aussi, et aujourd’hui on est « cool » même si on est P.-D.G. Regarde Zuckerberg faire ses interviews – voire ses conférences – en sweat à capuche ! Ça nous paraît peut-être « OK » en France, mais au pays du Soleil-Levant… Impossible ! Au Japon, pas question de pareilles excentricités. Là-bas, le dress code est strict : sombre. Il faut s’habiller sombre et classique, sans oublier la cravate. Un complet veston noir ou bleu marine, ça n’a pas l’air comme ça, mais ça véhicule une valeur fondamentale de la culture japonaise : l’effacement de l’individu devant son groupe ou sa société. Entre sportswear et rigorisme traditionnel, notre style smart-casual bien frenchy aura du mal à trouver sa place.

Premiers contacts

En général, les professionnels américains sont d’un abord facile et décontracté. Pour autant, attention de ne pas croire au coup de foudre à chaque rencontre avec un futur associé ! La proximité que dégagent les businessmen états-uniens ne les empêche pas d’être rigoureux et exigeants en affaires.

Tu ne risques pas, en revanche, de trouver ça tout cuit au Japon. Dans ce pays, les interactions sont fortement ritualisées et les entreprises japonaises très à cheval sur la hiérarchie. Pour envisager un business au Japon, oublie le projet d’y aller direct et de te présenter toi-même avec ton plus beau « slide en mode pitch elevator » : les Japonais ne s’engagent que si tu es déjà recommandé par un tiers de confiance1. Dans cette culture très verticale, ton statut et ton expérience joueront un rôle crucial : cible des prospects du même rang que toi et observe bien la hiérarchie prévalente pour savoir à qui t’adresser par la suite.

Avec ou -san

Dès la première entrevue, les Américains te regarderont droit dans les yeux pour une bonne accolade ou même la bise : si cette pratique n’est déjà pas courante en France, tu ne risques pas de la vivre une seule fois au Japon ! On y évite les regards directs et on ignore la coutume de la bise (même après trente ans de collaboration). Les businessmen japonais saluent leurs partenaires en inclinant le buste, une position qu’ils font durer selon le rang hiérarchique de leur interlocuteur2. Et n’oublie pas d’ajouter « -san » au nom de ton collègue japonais, un petit suffixe omniprésent qui signifie « personne honorable ».

L’art de laisser ta carte

Si tu as réussi ces premières étapes, reste encore à donner ta carte de visite. De l’autre côté de l’Atlantique, pas de grande différence avec la France, l’exercice est assez libre : graphisme ou sobriété, informations de ton choix… Il n’en est pas de même au Japon. Ici, l’échange des cartes de visite est un rituel qui porte même un nom : Meishi Koukan3. Les informations doivent être traduites en japonais au dos de la carte, et gare à celui qui oublie ses titres ! Même le geste de l’échange doit respecter des règles : d’abord, tu la présentes à deux mains côté verso (là où c’est écrit en japonais), ensuite tu la donnes au patron, puis aux autres personnes suivant l’ordre hiérarchique.

Être un bon manager là-bas, c’est…

Imaginons : les Japonais ou les Américains t’ont choisi comme partenaire. Tu vas pouvoir faire du bon business… ou pas. Car il te manque encore une corde à ton arc : les approches managériales. Aux USA, le manager est aussi un leader qui motive ses équipes et un coach qui accompagne ses collaborateurs dans leurs projets de carrière. « Think positive » est le mot d’ordre dans les entreprises états-uniennes. Tout est génial, unique, fantastique, « amazing »… Mais in fine, c’est tout de même le patron qui décide (et il décide vite… et « cash »).

Si ce mode de gestion peut demander une petite adaptation aux Français, le management japonais recèle de véritables spécificités4. Au Japon, le processus de prise de décision – ou Nemawashi – consiste à construire un consensus préalable à toute réunion en rencontrant chaque partenaire séparément. Ces discussions en tête à tête visent à fonder la réunion sur des bases de confiance et d’honnêteté.

Ces différences culturelles peuvent impressionner au début, mais retiens aussi que du côté des States comme au Japon, tes interlocuteurs montreront de l’indulgence et te sauront gré de faire des efforts si tu n’es pas parfait du premier coup.


1 Source : Culture d’entreprise au Japon : cinq choses à savoir. www.nhglobalpartners.com
2 Source : Guide du Japon. À consulter sur www.ismac.fr /
3 Source : Dupouey Jacques, Passeport pour le Japon des affaires, 2008, éditions L’Harmattan.
4 Source : Lisner Jean-Marc, De Renault à Tokyo : Les tribulations d’un entrepreneur français dans l’archipel nippon, 2019, éditeur indépendant.

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