Actionnaires salariés : la France perd son panache

Aujourd’hui les grandes entreprises cotées en France comptent 50 % de salariés actionnaires, ce qui est 2 fois plus élevé que la moyenne européenne. Cela n’empêche pas la FEAS (Fédération Européenne de l’Actionnariat Salarié) de tirer la sonnette d’alarme, car la France pourrait fort bien perdre sa première place. Si les gouvernements successifs augmentent la fiscalité des actions d’entreprises dans l’Hexagone, de l’autre côté de la Manche on l’allège, amenant de plus en plus de salariés à entrer au capital de leur société.

Plus d’actionnaires salariés en Grande-Bretagne, moins en France

Entre 2011 et 2014, le nombre d’actionnaires salariés a augmenté de 200 000 individus en Grande-Bretagne, alors qu’il a reculé de 125 000 en France. Cette tendance est d’ailleurs généralisée en Europe, qui selon la FEAS en comptait 8,776 millions en 2014, contre 9,1 million en 2011.

Le doigt est pointé sur le tour de vis fiscal appliqué notamment au forfait social, dont le taux a quintuplé en 4 ans. Selon M. Marc Mathieu, secrétaire général du FEAS, le premier pays à durcir la fiscalité sur l’actionnariat d’entreprise fut la France. Le Danemark lui emboîta le pas, suivi par les Pays-Bas ainsi que d’autres pays européens, au fur et à mesure des impératifs budgétaires.

Pourtant la politique de législation avantageuse entamée depuis 1986 a largement contribué à une première place du podium détenue par les entreprises françaises. Résultat : aujourd’hui la France compte 2 fois plus d’actionnaires salariés que la Grande-Bretagne, et pour une participation beaucoup plus importante. Oui, mais pour combien de temps ?

301 milliards d’euros détenus par les salariés actionnaires en Europe

À chaque facteur son paradoxe, et celui de l’actionnariat salarial n’y échappe pas. Car si le nombre d’actionnaires a baissé, le chiffre de la capitalisation a augmenté de 101 milliard d’euros par rapport à 2012. Il faut rappeler qu’à cette date les marchés financiers ont commencé à rebondir, portant aujourd’hui la capitalisation détenue par les salariés en Europe s’élève à 301 milliards d’euros.

Surfer sur la vague pour revenir en arrière ? C’est en tout cas ce que conseille la FEAS, en rappelant l’exemple anglais. Alors qu’en France seulement 9 entreprises du CAC 40 ont effectué une augmentation de capital à l’attention de leurs salariés, la Grande-Bretagne rajoute des incitations fiscales, et encourage la reprise des PME par les salariés.

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